Ultra Trail d'Andorre (8 Juillet)
Ma Celestrail (par Franck)
J'arrive le vendredi soir vers 18h à Ordino, tout juste le temps d'aller chercher mon dossard (car la remise s'arrête à 19h et qu'en Andorre, on respecte les horaires. Pour preuve, la récupération des lots de finisher se clôturait le samedi soir à 20h, alors que j'étais arrivé à 20h30 avec mes deux compagnons de route). Je tombe bien sûr sur Etienne et Xavier au moment de demander mon chemin, Xavier m'accompagne au point retrait du Celestrail. Dans le sac, un beau maillot moulant avec brassières pour courir la nuit...Nous retrouvons Etienne au briefing, les filles attendent le leur. Bilan : l'organisation rend obligatoire pantalon étanche, gants et tout le reste. Perrine émet quelques réserves sur leur utilité pour une course à la journée. Et tout ce petit monde bien sympathique m'invite à partager leur repas d'avant course (ce qui m'a changé de mon protocole mono-maniaque : riz sauvage à l'huile de noisette, gâteau de riz au caramel). Il est 22h40. D'un coup, Etienne s'agite et est déjà fin prêt. J'espérais jouer la montre pour éviter de poireauter toute l'heure dans le sas mais Etienne est chaud patate. L'attente n'est finalement pas trop longue, l'orchestre de percu met de l'ambiance et on est très entouré. Feu d'artifice, musique "grandiloquente", pan le départ est donné à minuit et c'est parti, petit rythme de chauffe en descente et on attaque la montée. Très rapidement, Etienne me lâche. D'après mes futurs acolytes, la partie de nuit est assez rude mais je vous avoue que je n'arrive plus à visualiser le parcours nocturne. Je passe en mode endurance fondamentale et je grimpe tranquillement. Je me paierai même le luxe de courir sur les crêtes avant la terrible descente évoquée par Jean-Louis. Avant elle, mon talon d'achille droit se rappelle à mon souvenir et je me demande comment va se dérouler la suite de la course d'autant que je connais un petit coup de mou. Je ne change pas mon protocole au ravito : boisson gazeuse, fromage, un chouia de saucisson, morceaux de banane, amandes et fruits secs et c'est reparti pour une descente longue, longue, très longue. Arrivée dans la partie herbe à vâche, je me vautre et casse mon bâton gauche (décidément, les camp sont peut-être légers mais pas solides). Quand je dis vache, le taureau peut l'être également. J'ai pris cette curieuse habitude de meugler lorsque je croise des bovidés. Et là, à l'aurore, je me retrouve à 15m sur la gauche d'un jouflu couillu qui, certes a réagi, mais heureusement ne l'a pas pris personnellement. La descente se poursuit sur un chemin de montagne terreux et pas trop caillouteux. Je joue la carte de la prudence et me retrouve avec mon premier compagnon : Mike, un américain qui vit à Paris depuis 20 ans et dont c'est le premier ultra en montagne. On engage la conversation et on finit par arriver à Andorre la Vieille où un plat de macaroni sauce aurore délicieux nous attend. Y avait longtemps que je n'avais pas pris un tel plaisir à manger ce plat. Changement de chaussettes, nok et c'est reparti. Ma douleur au tendon est supportable si j'appuie bien sur la partie médiane de la voûte plantaire. Ma seule crainte est la durée de la pente raide qui nous attend (encore merci à Jean-louis qui nous a briefé), le début est comac puis on arrive en haut en passant à côté d'un magnifique pierrier. A ce propos, la course propose toutes les surfaces : montée boueuse, descente dans l'herbe, descente plus technique avec grosses pierres et racines, pierrier, escalier métalliques ; on a réchappé aux névés.
La suite de la route est à flanc de coteaux et permet de poursuivre la conversation. Un autre acolyte se rapproche de nous, il intégre notre duo au moment où l'orage se met à sévir, nécessitant l'enfilage de la veste et du pantalon (dernier merci à Jean-Louis qui m'a prêté le sien). On arrive au pointage du 58ème kms, mes compagnons ne sont pas très chauds pour repartir, je les convainc de faire 8 kms de plus pour prendre une sage décision. Laurent ne veut pas monter sur un sommet par temps orageux. Et ce sera donc 3h de flotte, l'accalmie n'arrivant que vers 17h. Arrivés à l'avant dernier ravito, le chef de poste réussit à motiver Mike :"y a plus que 10kms, quasiment que du plat...tu peux pas t'arrêter là !!! En réalité, 16kms avec des casse-pattes sur le final puisque nous sommes déroutés sur la fin du parcours marathon. Nous terminerons en faisant la descente et finalement, assez frais. Enfin, moins que la bière qui nous attend (pensée confraternelle à Marc) et qui, si elle n'a pas de vertus désaltérantes, en a forcément d'autres. Sur cet entrefait arrivent les Taras, tout propres en tenue décontractée de soirée, tout souriant. Quand Etienne m'annonce son temps, je ne peux que lui dire : "Etienne, président...et non pas Etienne, gros lâcheur".
Il est 20h30, cette bande bien sympathique s'en va manger des tapas, je rejoins mes compagnons de route pour le repas d'après course avant d'aller prendre un bon bain chaud. Je récupérerai mon lot de finisher le dimanche matin à 9h.
Bilan de la course: belle ambiance, bonne organisation, une découverte du pays andorran qui incite à y revenir, au moins pour faire quelques randonnées et tester les stations de ski les moins accessibles côté France : arinsal, ordino et puis bien sûr, c'est toujours plus sympa de partir à plusieurs taras.
Ma Celestrail (par El Presidente)
Notre Marathon (par Virginie et Xavier)
Pour notre premier long format, Virginie et moi, nous nous sommes inscrit sur le « ULTRA TRAIL D’ANDORRE » et sur la course MARATO DEL CIMS affichant près de 3000 D+ et 40 km.
Notre préparation a été sérieuse composé de 3 mois de renforcement musculaire, séance en côte et bien sur d’inévitables sorties montagne.
En ce samedi 8 juillet nous nous sommes présentés sur la ligne de départ en compagnie de Perine (qui avait d’autres objectifs plus étoilés que nous). Notre objectif premier était de finir cette course et passer l’arche d’arrivée. Pas de temps fixé mais dans l’idéal en moins de 12 heures.
L’ambiance des départs d’Andorre est extraordinaire et être dans le sas pour le vivre est un moment que je souhaite à tous. Feux d’artifice, pétards, groupe de percus, musique classique ont le don de vous mettre dans un état incroyable.
Les portes s’ouvrent enfin sur près de 600 coureurs enragés qui filent vers les montagnes Andorane a toute berzingue. De notre coté, nous partons un peu vite (certainement due à l’ambiance du départ), mais dès la première montée nous reprenons notre rythme. Nous avions précisément calculé nos temps de passage afin d’être certains de ne pas nous faire avoir avec les barrières horaires. Malgré les petits soucis de Virginie au démarrage des courses (c’est un vrai diesel) nous arrivons au refuge de Sorteny (19kms et 1450m de D+) avec 1 heure d’avance. Nous prenons le temps de nous hydrater et nous alimenter comme il faut et nous revoilà repartis et motivés pour le col d’Arénes (4,5kms et 700m D+ de plus).
Mais voilà les dieux de la montagne ne souhaitaient pas nous laisser faire si facilement, car au moment de franchir le col d’Arenes nous sommes pris à parti par la pluie et un vent à décorner les boeufs. Le vent est si fort que l’organisation a décidé de ne pas nous faire passer par le Casamanya mais nous renvoie vers le col d’Ordino par un autre chemin moins Alpin et plus bitumeux. Tant pis, ce sera peut être pour une prochaine fois. Nous atteignons le Coll d’Ordino 2h40 avant la barrière horaire. Là encore, nous profitons pleinement de ces ravitaillements riches en denrées et sympathies de la part des bénévoles.
Notre défis est en passe d’être réalisé, nous repartons vers Ordino très en forme avec un moral plus fort que jamais, la descente se fait en trottinant et nous permet de doubler un bon nombre de coureurs.
Nous bouclons notre MARATHON main dans la main en 10h12, soit 1h45 de moins que nos prévisions (bon certe avec 200m de dénivelé de moins) mais la distance y est. Nous avons pris beaucoup de plaisir tout au long de la journée.
Merci à vous tous pour vos encouragements que nous avons amené avec nous samedi.