IRON MAN EMBRUN (15 aout)
Vincent :
Il est 3h du mat quand le Tara se lève mardi 15 août. La nuit est chaude, elle est sauvage, le lac brille déjà par la fenêtre.
Objectif de ses premières heures: manger, "éliminer", et attendre que ça vienne... ça viendra pour certains moins pour d'autres, mais il faut y aller, il est 5h Embrun s'éveille!
Nous voilà donc tous les 5 serrés comme des sardines avec nos caisses dans celle de JLH, on est prêt et rasé de prés, même Marc a cédé à la tentation "pour nous les femmes"
Arrivé au plan d'eau, on est frais et beaux avec nos casques sur la tête. We are unstoppable!! Sauf que ce pirate de vigile nous refuse l'entrée car tenue correct exigée... et surtout il nous manque une pièce d'identité... Bref ils nous ont mis la fieeeeevre!!! Par chance JeanLouis avait sa carte dans sa voiture et a pu rentrer sur le dance floor rapidement, surtout qu'il avait du boulot... réparer mon vélo qui faisait un bruit suspect (ne jamais amener son vélo en révision 1 semaine avant une épreuve... ne jamais amener son vélo en révision tout court).
On remonte vite sur St André en mode WRC avec Charly qui ne parle plus, Baptiste et Marc en sitting devant l'entrée. Bref en 20min nous voilà revenus, sous un nuage de fumée, une odeur de pneu cramé et d'embrayage... On rentre donc 5 min avant la fermeture des portes, JeanLouis a gonflé les pneus, resserré ma cassette, on saute dans les combis à sec sans vaseline, pas le temps de se mouiller, même si je me mets en mode incontinence dans la mêlée, pour ne pas être gêné pendant la nat.
Pan! c'est parti, les sardines sont à l'eau! ça bastonne tout du long, sauf pour Marc qui prend l'option brasse coulée en queue de peloton...
Le jour s'est levé, sur un étang bondé de spectateurs sur les berges et de fous dans l'eau. Tout se passe bien, on arrive qu'en même à profiter du paysage à chaque respiration, Ah que la montagne est belle!
Sortie de l'eau, Jean Louis est là près de sa chaise, Charly et Baptiste ont déjà changé d'ambiance, et enfourchés leur monture. Je fais péter la tenue Tara, en évitant de faire apparaître une crampe, et nous voilà partis de bon matin à bicyclette.
L'ambiance grimpe direct! Première ascension, et on en prend plein les yeux! Certes Marc, l'ange gris, nous illumine en contre bas au plan d'eau, finissant sa traversée, mais la vue proposée avec ce levé de soleil est magnifique!
On est vite rappelé à l'ordre quand on récupère la nationale et qu'on prend vent de face... pas prévu au programme, normalement on avait pris option vent de face... mais au retour!! On revient sur Embrun puis on attaque les balcons de la Durance. C'est toujours aussi beau, et mon vélo fait toujours autant de bruit... ce qui inquiète mes compagnons de route... Bref, nous voilà dans les premières rampes de l'Izoard, et le soleil donne. Il fait chaud, les pentes s'accentuent, mais on monte plutôt facile, en souplenue, rien de compliqué avec toute la prépa pyrénéennes enfilée. Arrive la casse déserte, j’aperçois un maillot Tara, c'est baptiste qui pioche, je reviens sur lui, lui propose toute ma pharmacie, mais il décline.. on lui avait pourtant dit de ne pas prendre Marin avec lui... Charly est lui juste au dessus.
Arrivé au sommet, on refait le plein de snikers et ça repart. Un pti coup d'Izoastar.... On abandonne le gâteau de semoule avec lequel j'ai carburé sur cette première moitié, pour le sandwich Jambon formage.
Vient la descente sur Briançon, et bien sûr le vent de face. Toujours en mode souple sur le plat et souplenue en montée, il reste 60km et on est bien Tintin (http://www.tintinphoto.net/). Charly est tjs devant, Baptiste un peu derrière, Jean Louis lui s’arrêtera dans les pentes de l'Izoard, pris de, "oh oh vertiges de la route". Marc lui, sort de l'eau.
Arrive le mur de Pallon... et c'est pas si court que ça... mais on ne chancelle pas, arrivé à Champcella (Raymond Devos, sort de ce corps ;)) Je double Charly à l'insu de mon plein gré.. Pas vu pas pris. Le vent se durcit et la chaleur aussi..; Retour sur St André d'Embrun, Florence est là et nous presse d'en finir... Descente sur Embrun et on attaque la dernière difficulté, la côté Chalvet.
Chalvet beau le dire à tout le monde, que la fin était proche, ces derniers km sous le soleil exactement étaient interminables.
Je n'avais plus qu'en tête ces petites cabanes au fond du parc à vélo où je pourrais me délester de qq kg superflus.
Enfin de retour au bercail, nos supportrices de chocs de charmes sont là et nous remontent le moral. Arrêt au stand qui s'éternise un peu pour moi... oh hisse la saucisse! Job is done, me voilà prêt à en découdre.
Première boucle cap en mode Espagnol, on parle et échange avec le public, on ne marche pas, on n'oublie pas de s'arroser. Je croise Charly, antsuski, qui a la banane puis Baptiste qui a l'air de retrouver du gaz!
Deuxième boucle, on la joue plus tactique, je marche dans les montées... on a parcouru ses chemins, on a tenu la distance, il ne faut rien lâcher. Je croise de nouveau Charly, les genoux cagneux, les mollets ronds et les pieds de cochons, mais il s'accroche, antsuski.
Dernière boucle, on a plus assez d'essence pour faire la route dans l'autre sens, il faudra finir. On ne parle plus on évite de s'alimenter, le bide commence à se contracter. Je retrouve Jean Louis qui court qq mètres avec moi et m'encourage. La dernière montée vers Embrun est compliquée, le public est moins présent... Reste la famille de Marc venue en nombre, qui fait le job, et nous pousse dans la rue piétonne, mais difficile de partager, je suis dans le dur. Reste 10km, je ne m’arrêterai plus et envoie du lourd à 9-10km/h. je double Marc qui m'encourage dans mes derniers km, puis Jean Louis... l'émotion me gagne, on se sent fier comme si on tenait un PMU, voire un bar tabac (...désolé...), du coup j'envoie du braquet, 11km/h, mais trop tôt... retour dans le dur, mais la dernière ligne droite est là. Baptiste aussi, et m'encourage, je passe la ligne heureux.
On réalise pas vraiment, j'ai la gerbe, je pense à Jean Michel... j'utilise au maximum les infrastructures mises à disposition et je vais prendre une douche avant de rejoindre le ravito d'arrivée. Baptiste vient me féliciter. Au fond de moi, comme des autres Taras présents, on ne peut qu’être désolé pour lui, tellement préparé et avec un tel niveau, on aurait tous aimé qu'il performe et montre le maillot... Pas inquiet ce sera pour la prochaine fois et les moins de 10h sur un plus plat. Grosse pensée, aussi, pour JLH qui pour, peut être son dernier long, ne sera pas non plus arrivé dans des conditions optimales, mais n'aura pas manquer de nous pousser et nous encourager sur toute la cap.
Me voilà maintenant sur la ligne d'arrivée à attendre Charly, qui arrive lui aussi comblé. On se félicite et on part direct s'enfiler, un sandwich frites au ravito... c'est bon l’appétit est revenue. A peine le tps de débriefer, Marc arrive en sprintant.
"Que d'émotion mon cher Jean Mimi... Oui tout à fait Thierry"... Marc nous tombe dans les bras... Moment assez fort, on réalise enfin l'ampleur du truc réalisé.
Apres une nuit compliquée où on ne manquera pas de débriefer avec Charly de 4 à 6h et de nous enfiler tous vos messages d'encouragements et autres gif (n'est ce pas Etienne), Quel engouement, ça requinque!!!
On se réveille le lendemain heureux avec des rêves de côtes de bœufs et de frites plein la tête.
Bref le groupe vit bien. Y a du soleil et des Taras tarlaliladada
PS: Merci à Marc pour l'orga, et quel terrain de jeu, on s'est régalé!!!
On revient quand vous voulez à Embrun mais pour profiter et moins en chier, hein?
Charly:
Si je devais retenir quelque chose ....
Je retiendrai le bruit sourd des applaudissements, au milieu de la nuit, avant le départ pour une longue journée. La concentration des visages, la peur aussi de ces hommes pour l inconnu, ...
Je retiendrai la douceur de l eau, le levée du soleil au milieu du lac ou j entendais une voix venant des profondeurs celle de mon yaya qui disait : relâchement. L art de mettre de l intensité en douceur.
Je retiendrai que vous etiez tous la a mes côtés. .. parcourant chacun un bout de chemin dans ce paysage alpin d une rare beauté. Une autre voix celle de jlm qui me disait : prends du plaisir. . Alors j admire le pays.
Je retiendrai aussi qu embrun c est une aventure de 6 mois, un challenge mêlant des temps de doutes de certitudes, de sueurs, de partages et de découvertes sur soi même. J aime l entraînement quand ces durs, apre, quand on transpire.. la réflexion, la programmation du plan. ..
Je retiendrai la patience de celine qui a sa part dans ce succès. Faut bien se l avouer, l egoisme d une préparation lourde et intense ne peut que se vivre a deux et avec le consentement de l autre.
Je retiendrai également que baptiste est un monsieur. . Il aurait pu jeter l éponge bien avant mais il est allé puiser au bout des ses forces. C est encore plus beau.
Je retiendrai le sourire de marc a l arrivée et ai compris que sa force et son mental il la puise dans sa générosité. 5 ironman... un matheux qui ne compte pas ses efforts!!!
Je retiendrai les échanges avec Vincent nos etats d âmes d avant course. Quel pari nous nous sommes lances?? Tu as réalisé la c course que nous rêvions. Un métronome.
Je retiendrai l élégance de jean louis, de nous accompagner jusqu'au bout. La race des geants!
Je retiendrais mes amis que vos messages, ont ete le carburant tout le long de cette journée. Encore merci
Je retiendrai enfin le sourire de ma celine, a chaque tour, la voix de mes filles qui me disait " ne lache pas papa"... les larmes de joie, de souffrance aussi de ce genou récalcitrant, comme une lame a chaque foulée, a chaque tour de pédales. Ca tenu jusqu'au bout c est l essentiel. .. 3 semaines avant je remettais ma participation en jeu... un exploit.. merci au kine.
Finalement plus qu un embrunman, je suis un homme comblé. Je me suis découvert autant que je vous ai découvert .. merci a celles et ceux qui m ont accompagné mes comperes du jour; a jlm qui m a soutenu dans la prepa, a yaya pour tes conseils et ta force...
Les taras.. mas que un club!!
Charly
Marc:
Salut à tous...
La flemme de faire un résumé (c’est Vincent qui s’en charge (c’est lui qui l’a dit !), alors juste quelques flashbacks ce cet embrunman :
L’entrée dans le parc à vélo 5 minutes avant la fermeture car on avait oublié les cartes d’identité, gros stress....
La grosse pensée au départ pour Jean-Louis, Bouzid, Etienne, Eric et Jean-Mi qui n’ont pu nous accompagner pour diverses raisons (Jean-Mi, je crois que t’as quand même bien fait de ne pas venir...)
Mon temps en natation (ah! ah! ah!...)
La dernière côte du parcours vélo (Chalvet), saloperie...
La T2 et les larmes de nervosité car il reste le marathon !...
Ce marathon...Toute la famille qui remonte la rue piétonne lors du deuxième tour en m’encourageant comme des hystériques et le demi-pêche que me fait passer Maxime, mon fils, au même endroit mais au troisième tour...et Jean-Louis qui, malgré l’énorme déception qu’a dû constituer son abandon, m’accompagne durant tout ce troisième tour, la très grande classe !...
Il m’apprend l’abandon de Baptiste !... Tu restes une machine Baptiste, mais humaine !...
La fin du dernier tour dans l’obscurité...
La ligne d’arrivée avec Charly et Vincent à qui je tape dans la main quelques mètres avant et la grosse accolade juste après...
J’apprends leurs super temps, ce sont des cadors, je n’en ai jamais douté...
Voilà : 15h44 au final, pas terrible mais pour moi très anecdotique par rapport à ces supers moments encore une fois passés entre taras et puis ça fait quand même une bonne journée... et malgré tout... finir Embrun, c’est déjà ça !
A bientôt
PS 1 : évidemment, merci pour vos encouragements, on y pense forcément pendant la course et ça AIDE !!!!
PS 2 : merci à Dominique, Caroline, David, Thérèse, Charlotte, Céline, Florence, Marin, Maxime, Félix, Antoine, Rémi, Martin, Gabriel et Simon, je n’ai jamais eu autant de supporters...
PS 3 : voir PS 1, 2 et 3
Marc
Batiste:
Bonsoir,
De retour ce soir et je repars une semaine demain, j’ai donc juste le temps de faire un petit CR !!
Bon, vous l’avez compris, pour moi, ce fut une dure journée… J’aurai aimer vous faire vibrer un peu plus, mais la, c’était juste pas possible L
Je suis arrivé sur place trop fatigué globalement de mon année d’entrainement et de boulot. Je suis tendu les jours précédent le 15 aout, car je sens que mes jambes ne sont pas au top, et surtout, je n’ai pas la gnac que je devrais avoir(qu’il faut avoir…) avant une telle épreuve. Mais bon, je n’ai jamais était aussi entrainé, donc on verra bien. Le matin, gros stress de la carte d’identité (Vincent racontera), mais ça passe, et on se retrouve au départ. La natation se passera très bien pour moi, j’y prend beaucoup de plaisir, c’est vraiment super de nager avec le jour qui se lève, dans un tel cadre, un régal. Au départ vélo, je sens de suite que j’ai encore mon mal de bide associé a la natation, je pensais savoir le contrôler, mais la, ça n’a pas marcher, je me retrouve donc avec le bide bloqué, et surtout la cardio qui ne veut pas redescendre…C’est vraiment le problème que je vais devoir régler pour les prochains longs !! Je vais donc ralenti, ralentir, mais sans que cela passe, et finalement, je reprendrai un rythme normal, mais avec un cardio beaucoup trop haut. Je le payerai rapidement, ainsi que mon niveau de fatigue général, car, je n’ai pas d’énergie des les 1ere rampe de l’Izoard, je trouve qu’il me manque des pignons a gauche, c’est pas bon du tout… J juste après Arvieux, a 10 km du sommet, début des 1ere crampes (apres 80km de vélo, bravo…), j’essaye de gérer mais je suis obligé de m’arrêter dans la montée, car j’en ai simultanément aux 2 cuisses. La j’avoue que je déprime grave, et je comprend que ça va être très dur de finir…Charly et Vincent me doubleront dans la montée, mais malgré leur encouragement, je ne peux rien faire d’autre que me trainer… Finalement, je bascule en haut de l’izoard, et récupère tant bien que mal dans la descente. Le reste du parcours vélo, se fera entre gestion des crampes, et tres petit rythme dans les cotes, les jambes ne répondent pas du tout (sauf pour cramper !). Chalvet (la dernière cote) me fera très mal, et je me retrouve encore une fois obligé de m’arrêter a 1 km du parc velo (oui, oui…), en pleine descente, car j’ai des crampes mollets cuisse devant/derrière aux 2 jambes, je n’arrive pas a m’étirer sans en faire venir d’autre, cela durera bien 10 min, je fini par repartir en laissant pendre mes jambes, heureusement qu’il n’y a plus que de la descente, je suis incapable de pédaler J
Arrivé au parc, je demande a me faire masser, ça fait un peu de bien, mais j’hésite à me lancer sur le marathon, sachant tres bien que ça ne va pas le faire…Et la , j’entend mon prénom et j’aperçois Dominique (il y avait peut être d’autres personnes, je me souviens plus..) qui m’encourage, je me dis que je peux pas rester la sur ma chaise devant eux, allez, on se bouge, on essaye de trottiner, faignasse !! J Je pars donc sur ce marathon, et bizarrement, pas de crampes, j’arrive a courir sur un rythme correct. Je sent une douleur sur les cuisses, mais je n’y pense pas, et je continue. Finalement, je prendrai du plaisir sur ce 1er tour, je rattraperai même Charly, et boosterai un peu Vincent (si besoin était), qui pense que je vais fondre sur lui !! Malheureusement, les crampes me reprennent des le début du 2eme tour. Charly, qui m’avait garder en visuel me redouble, et je me retrouve arrêter avec crampes cuisse/mollet. Impossible de courir, je suis au 15eme km. Je vais marcher pendant 5km, en espérant que ça va revenir, mais rien n’y fait malgré plusieurs tentatives. JE décide donc d’abandonner, je ne me vois pas marcher encore pendant 20 km, et je ne mérite pas les encouragement du public alors que je suis incapable de courir. Je rejoins l’arrivée, et reste jusqu’au passage final de Vincent vraiment impressionnant !! Je suis rassuré peu de temps après en voyant passer Marc, je ne l’avait pas encore croiser de la cap. Charly finira au courage, malgre sa douleur au genou (il vous racontera).
Voila, bon, à part le mardi, j’aurai quand même passer une super semaine avec les Taras, on a bien rigolé, bien bouffé et un peu bu, on a joué au ping-pong au Molki a la pétanque, on a fait des grillades, des grillades et des grillades, vraiment nikel !! J
Allez, bonne fin de vacances a tous, et a tres bientôt sur les routes ou autour d’une bière !!
Baptiste