Grand Raid Cathare - Raid des Bogomiles (20 octobre)

Grand Raid des Cathares

Trail des BOGOMILES (105km et 4300m D+)

Après une année de M…sur presque toutes mes courses et une santé retrouvée grâce à une bouteille de lait, hé oui, l’Ours Saint-Foyen se nourrit de miel et de lait, j’ai retrouvé une motivation pour préparer sérieusement la Diagonale des Fous 2018.

Je m’inscris au Trail des Bogomiles, juste 15j avant, sans ne rien dire à personne, pour éviter une désillusion de plus. Seuls quelques collègues du boulot qui m’ont vu sur la liste des inscrits savaient.

Après quelques semaines régulières à courir et 2 grosses sorties montagne, je me sens bien et je souhaite valider cette première course qualificative pour le GRR 2018 (Il en faut 2).

Me voilà sur la route jeudi soir après le boulot pour passer une 1ere nuit dans la voiture en pays audois au pied de la cité de Carcassonne.

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La vue depuis le coffre de ma voiture

C’est de la Porte Narbonne de la cité que sera donné le départ pour les 253 partants auquel il faut ajouter les 30 coureurs DUO dont Laurent fait partie (C’est le seul moment où j’aurais pu le voir mais sans réussite).

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La porte Narbonne de la Cité de Carcassonne

L’organisation nous propose juste avant le départ une cérémonie sympathique où un Chevalier Cathare en costume et épée adoube les deux 1er rangs agenouillés pour l’occasion en les faisant Chevaliers du GRC.

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Juste avant le départ

Cette année, le 101 est transformé en 105km avec une petite modif sur le parcours et surtout 2km de plus au retour pour arriver au Dôme de Carcassonne après avoir contourné puis traversé la cité.

Notre parcours est simple, on doit rejoindre le château d’Arques à 50km et revenir. A la vue du profil, il semble très casse patte. Je vise 24h de course pour mon 1er 105, le temps limite étant 27h.

GRC105 Parcours

Après ma désillusion au trail des crêtes ou je suis arrêté à la minute près avant les 5 deniers km par la seule barrière horaire du parcours, je vais faire très attention à ne pas jouer avec le feu.

C’est parti jusqu’au 1er ravito à 6,5 km, j’ai l’impression que beaucoup partent prudemment, je reste dans un peloton allongé qui emprunte des petites routes et chemins pour rejoindre le lac de Cavayère en 43’ ce qui me permet d’être en avance de 15’ sur la 1ere barrière horaire.

Le 2e ravito au km 19 avec 600m D+ et une barrière à 3h30 est atteint en 2h51, cela me rassure surtout que les montées se passent sans fatigue sur un bon rythme. Je veille à bien boire et à m’alimenter régulièrement.

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Encore 700m D+ et 11km pour atteindre le 3e arrêt, je cours dès que je peux, en descente et sur le plat, je marche rapidement dans les montées. Dans une longue descente, je sens la cuisse droite proche d’une crampe, ce qui me fait penser à prendre 2 pastilles de sel, je n’aurai plus aucun souci musculaire après.

Sur une crête, un photographe nous prend avec le Chevalier Cathare qui nous barre la route et qu’il faut affronter !! C’est sympa…

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Aux différents ravitos je ne m’arrête presque pas, je prends un bol de soupe avec du vermicelle dans laquelle je trempe 2 ou 3 tucs (merci aux organisateurs pour les soupes que tout le monde apprécie), je rempli les gourdes, j’emmène 2 ou 3 barres de céréales et c’est reparti…je n’enlève jamais mon sac à dos.

Aller, devant moi se profile une étape avec 1030m D+ et presque 20km pour arriver à la base de vie du château d’Arques au km 50. Les montées sont toujours au top, je double sans être doublé, je garde toujours le même rythme sans faiblir. Je rencontre un kiné qui reste dans mes pas avec qui je sympathise et qui comme moi n’est pas très rapide dans les descentes, du coup on fait l’étape ensemble. On sait qu’on a 2h30 d’avance sur la Barrière horaire de mi-parcours. On descend en courant mais sans taper dans les muscles. Je le perds de vue après une pause pipi juste après le village d’Arques ou je suis des balises qui s’éloignent du château, je ne vois personne devant, personne derrière et je me demande si je n’ai pas loupé un embranchement vers le château. J’ai peur d’être sur le circuit du 174km qui passe aussi par là. Je fais demi-tour sur 500m pour retrouver le dernier panneau marquant le trail « Bogo ». Sur mon chemin, j’entraine 10 trailers qui font demi-tour avec moi puis on rencontre une dame qui nous indique qu’on est bien sur le bon chemin et qu’on doit faire une boucle puis revenir au château. J’ai la honte, je me fais chambrer et j'ai perdu 20’ !!

J’avais prévu 1h de repos à la base de vie et je prévoyais d’en sortir à 18h30 en gardant mes 2h30 d’avance sur la Barrière de 21h.  Avec les 20’ perdues, j’y arrive à 17h57. Je vais accélérer le mouvement, récupérer mon sac de change avec un nouveau maillot, nouvelles chaussures et chaussettes. J’attaque le ravitaillement classique gagnant, soupe vermicelle + tucs, le plein des gourdes, je me change rapidement et je repars à 18h24, le timing est respecté mais sans me reposer, je n’espère pas le regretter. Mon ravitaillement rapide me fait gagner 20 places.

Il fait encore jour, j’attaque le retour avec un super moral, un bon état physique et prêt à en découdre pour le reste du parcours de nuit. La nuit arrive avant le ravitaillement suivant et j’ai la chance de retrouver mon kiné. Nous allons nous soutenir pendant 2 étapes, jusqu’à Greffeil km 72.

Au ravito, tout le monde sait que l’étape suivante de 15km avec 700mD+ va être compliquée, je repars dans un petit groupe de 10 zombis aux yeux brillants et aux traits tirés. Je donne le rythme en montée et très vite je me retrouve tout seul, je ne faiblis pas en montant, je suis bien dans la tête.  Je n’ai pas peur du noir. J’ai fait 10km monotrace dans les bois de nuit sans voir une frontale. Je suis presque au km 87 et je me surprends à encore courir dans les descentes. Là je me dis que c’est presque gagné. Seul problème, je commence à avoir un échauffement douloureux sous la plante du pied gauche. Je rumine, pourquoi ai-je changé de chaussettes pour prendre des vieilles Décathlon à double toile ? J’oublie cette pensée négative, pas la douleur et je repars pour 7km et 300mD+ jusqu’au dernier ravitaillement.

La douleur au pied gauche m’empêche de courir mais je marche toujours en bon rythme. Je râle après le chemin monotrace en cuvette qui m’empêche de poser le pied à plat et sentir la grosse ampoule.

Bizarrement beaucoup font du dernier ravitaillement un ravitaillement express, ce ne sera pas mon cas, il reste 10km avec 200D+ mais avec déjà 95km dans les jambes, je me convaincs de bien manger, prendre le temps de boire ma soupe. J’attaque cette dernière étape en pleine bourre, je ne peux plus courir à cause du pied gauche mais je marche toujours au même rythme soutenu et je rattrape et double la dizaine de concurrents partis du ravito devant moi.

La cité vient de s’éteindre, heureusement je reste éclairé et je la devine derrière le dernier monticule à franchir. Au pied du mur, l’organisation à la bonne idée de nous indiquer par une flèche fluorescente à gauche de faire le tour du mur, du long long mur de la cité avec un petit message « vous êtes presque arrivés ». Les 2 derniers km avec quelques escaliers vont me faire détester les chaussettes Decathlon.

Je vois l’arche d’arrivée, j’aperçois le chrono géant sur lequel je lis 20h59:45, je cours vers la ligne et je dis vite, vite badgez moi…le gars me voyant courir rigole et me badge à 20h59:53. Il vient juste de comprendre que je voulais badger avant 21h.

C’est fait je suis FINISHER de mon 1er Ultra de plus de 105km (j’ai 106,6 à mon Strava) en moins de 21h, le moral est revenu.

Je m’excuse de n’avoir fait aucun état de ma course auprès des Taras, c’est tellement sympa de lire tous les mails à postériori et de se sentir soutenu mais comme dit Yaya, j’ai fait mon Ours…

163e /253 partants

GRC TPSJLH

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