12h de Capitany (24 février)
Salut les Taras
Parfois l'entraînement ne suffit pas. Après de supers sensations sur le 24h d'Albi l'année dernière je me disais que ces 12h seraient une simple formalité. Preuve en faite aujourd'hui que j'avais tord.
L'épreuve d'hier était dure pour les organismes, dure pour le mental. Dur est bien le qualificatif qui résume le mieux les 12h passées à tourner en rond encore et encore. Laissez moi à présent vous compter comment tout cela s'est passé.
J'arrive hier frais et dispo récupérer mon dossard un peu après 7:00. Il y a 600m entre le parking et le lieu du départ et déjà un froid cinglant tiraille les extrémités. Ça au moins c'est clair: ça va piquer déjà jusqu'à 9:00-9:30 minimum et puis lorsque le soleil commencera à se coucher un peu autour de 17:00.
Mais bon pour l'instant le plus important est de trouver une table pour poser le sac de sport qui contient le change dont j'aurai besoin tout au long de l'épreuve et mon ravito perso. Il me reste quelques minutes pour bien protéger les petits petons contre les frottements, ajuster le laçage, decider se comment bien se couvrir en début d'épreuve.
Pan le départ est donné à 8:00 pétantes pour laisser 43 fous furieux s'élancer sur la super piste d'athlétisme. J'ai la cadence de départ bien en tête et les 9.5km/h ne sont pas bien difficiles à tenir. Mais même à cette petite allure le froid me transperce. Par contre, pas de souci pour respirer même si je suis obligé de moucher souvent.
J'ai déjà trouver un petit groupe avec lequel je peux boucler quelques tours. C'est encore le rodage et tout se passe bien. Au bout de 2h de course, pourtant, tout se gâte... une douleur sournoise vient de s'installer sous le genou gauche. En résumé: c'est la merde. Heureusement, il commence à faire moins froid. J'enlève une couche histoire de ne pas trop transpirer, bois et m'alimente correctement. Pas le temps de cogiter donc.
3h de course au compteur et le kilométrage est pile dans le plan que je me suis fixé. Côté physique c'est moins brillant. Pour soulager le genou douloureux j'ai dû créer un déséquilibre. Mes hanches me le rappellent. Et j'ai beau essayer de garder une posture "juste" comme à l'entraînement, ça fonctionne pas terrible. Tant et si bien que passées les 4h de courses j'envoie un texto à ma femme pour lui dire: "C'est trop dur. Je crois que je vais bacher".
Et le retour que je reçois est cinglant et pique au vif m'a fierté. C'est suffisant pour me faire repartir une heure de plus. Le moral n'est pas bon mais là toute suite je m'en fout carrément!
A 5h de course je suis déjà obligé de passer en mode terminator.
Le reste de la course se fera donc au mental.
La bascule des 6h est le signe que maintenant, même perclus de douleurs, j'irai jusqu'au bout. C'est le moment de faire un nouvel arrêt au stand. C'est à ce moment aussi que mes anciens collegues du PAC s'élancent a leur tour sur le 6h. A ce sujet, il y a également un 3h qui est un bon moyen de découvrir le monde des circadiens.
Cette aparté étant faite, hamster Arnaud en chie grave. Heureusement la petite famille débarque sur le site. Et mon petit dernier vient encourager son héro de papa. J'essaie de faire bonne figure et cours à chaque passage sous l'arche pour mériter les applaudissements et brava des miens!
C'est bon pour le moral car je cours peu voir plus du tout sur certains tours. Certains bénévoles me lancent des "Ça va?" Merde alors j'ai l'air d'aller si mal que ça :)
Il reste encore 5h. Pourquoi le chrono n'avance-t-il pas plus vite?!!!
Plus que 4h à tourner et le froid qui fait déjà son retour. 4h c'est normalement le temps d'un marathon. Perso, si j'arrive à engranger 4km par heure je serai le plus heureux.
A présent j'ai l'objectif, revu très très à la baisse, des 70km en ligne de mire. C'est peu mais ça motive à cet instant de la course.
Je marche donc avec obstination, je clopine, je titube même... Mais au moins j'avance. Je pose un pas, je pense au prochain: j'avance.
L'annonce de la dernière heure de course arrive à point et comme une délivrance.
J'ai déjà 70km dans l'escarcelle. Et même si je ne suis pas satisfait, je suis heureux de ne pas avoir abandonné lorsque tout mon corps me suppliait de le faire.
Il est temps de savourer chaque minute maintenant et de profiter de la gentillesse et des sourires des valeureux bénévoles, du ravito aussi où tucs et bière sont en libre service depuis 2h déjà!
73.4km s'affichent lorsque le bang retenti et que je passe la ligne d'arrivée.
Carmamba quelle aventure!
Je retourne retrouver les miens et la chaleur qui m'a tant manquée durant toute cette journée. Place à la récup maintenant. Sommeil agité, bobos partout au saut du lit.
Mais j'espère en tous cas avoir su porter hier les valeurs des Taras: on ne lâche rien!