6H du Lauragais (ou le supplice du hamster)

 

 

Arnaud (El Hasmter Loco):

Hormis sur des courses moins longues (la dernière en date étant le semi de Colomiers) je ne me souviens plus quelle était la dernière épreuve sur laquelle je me suis aligné avec un objectif.

Une chose est sûr: j'y pensais fort pour ce 6h. Un parce que je connaissais très bien le parcours (4 participations sur 4 éditions) avec des expériences plus ou moins bonnes. Deux parce que j'étais vraiment entraîner pour du long en ce début d'année. Et ma fin de prépa, dans les sentiers, histoire de souffrir vraiment et de tester le mental, m'avait conforté dans l'idée que ce mardi 8 je pouvais faire de belles choses.
Aussi, et après avoir rongé mon frein depuis samedi, c'est frais et dispo que j'arrive à Revel au lieu-dit "la Rigole", 2 grosses heures avant le départ. Cela me permet de prendre le temps de dire bonjour aux connaissances, d'ajuster la tenue noir & blanc mythique des Taras, de protéger les zones qui ne manqueront pas d'être effacées durant la course. En résumé, de se préparer sans stress.
C'est donc en toute décontraction que je m'approche de la ligne de départ pour y déposer mon sac et le ravito perso.
Les conditions météo sont également excellente puisqu'il fait 12°C à 11h30. Seule inquiétude, de gros nuages noir qui viennent buter contre la Montagne Noire toute proche et qui font craindre le pire si le temps doit se gâter à un moment ou un autre.
Mais bon, à 30min du départ, l'heure est toujours à la décontraction et à la rigolade. Le rassemblement, arrive d'ailleurs assez vite. L'organisation rappelle les consignes de base sur ce type de course et insiste sur les modifications apportées sur la parcours. Ah les moches, ils nous ont rajouté 2 méchants virages en épingle qui ne manqueront pas de nous gêner à mesure que les heures s'égraineront.
A 15min du départ, Patrice un collègue "ultrafondeur", me propose d'aller reconnaître tout ça. J'accepte volontiers. Et c'est en total relâchement que nous posons les premiers pas sur l'asphalte. Parfait ce tour de chauffe!
12h pétantes et le bang retentit pour laisser s'échapper une grosse centaine de gugusses qui ne demandaient que ça. Sur le premier tour je cale la cadence à 6:00 au tour (je tournerai longtemps à 5:50-5:55 sur les deux premières heures). C'est fluide, c'est nickel au niveau cardio. Les voyants sont au vert. Trop bien!
La première heure est bouclée à 10,5km/h de moyenne. La seconde sensiblement pareil. Je m'hydrate et m'alimente régulièrement. Tout passe bien. Je suis sur mon nuage!
Le speaker annonce que nous en terminons avec la 3ème heure de course. C'est passé comme une lettre à la poste. J'ai 28,6km au compteur à ce moment là. Et même si j'ai visiblement un peu faibli, je garde une grosse banane et une envie terrible de bien faire. Yes!
C'est le moment que je choisi pour faire une pause, crémer les petons et les tétons, et s'alimenter bien sûr.
Mais à ce moment mes rêves s'effondrent en quelques minutes.. Un tuc qui passe pas et la course vire subitement au cauchemar. Je suis pris de fortes crampes. Et alors que j'ai l'habitude de type d'épreuve je n'arrive pas à rester rationnel et panique un peu. J'aurais sans doute dû essayer de me faire vomir, comme me le conseillera plus tard Bernard lorsque nous avons débrieffé hier soir sur nos journées respectives. Toujours est-il que je perds mon sang-froid et toute lucidité. Le chrono tourne et je m'agace. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez le hamster? Je fais encore le tour de la question lorsque le cap des 4h est franchi. Je repasse devant le ravito et là, toujours pas rationnel le gonze, je me dis que je trouverai le salut si j'enfile la tenue authentique des taras (pas celle de tri!!!!). Il ne me faut que 3min pour balancer les pompes standards dans le sac. 
 
Je sais bien que c'est très probablement l'effet placebo des sandales, mais je retrouve un foulée légère et je m'évade quelques instants pour les pleines mexicaines, et l'idée de savourer quelques buritos et une bière fraiche!
Une fois le cap des 4h passé, on sait que rien ne peut plus m'arriver. Je ne suis donc pas inquiet quant à l'issue de la course: je serai une nouvelle fois finisher! Pas avec les ambitions que j'affichait avant course. Je réalise également que j'ai oublié de récupérer la puce sur mes runnings... Je suis "vénère" le temps du tour perdu (et qui ne sera pas comptabilisé sur la marque officielle) puis j'en rigole.
Lorsque je franchis le marathon au bout de 5h je m'en satisfait néanmoins car aujourd'hui malheureusement je ne vaux pas davantage.
La dernière heure est une simple balade, hors du temps, que je passe en compagnie d'un V3 fort sympathique et très bavard. Il partage avec moi ses nombreuses anecdotes d'ultra fondeur et c'est très agréable. Nous voyons ainsi la première féminine, qui tourne fort depuis quelques tours, nous doubler, puis nous doubler encore et encore. Les mecs coincent un peu on dirait. Au final ça s'avèrera être le cas puisque Sarah Cameron (c'est son nom) terminera 2ème au scratch: impressionnante ce petit bout de femme!
Au bang final, je suis perclus de crampes abdominales (sur les deux côtés en fait) et bien heureux d'en terminer. Je suis encore agacé lorsque j'appelle Bernard, qui m'avait adressé un gentil texto un peu plus tôt et venait aux nouvelles.
En conclusion: l'entrainement, l'acharnement, la détermination n'ont pas suffit cette fois. Il faudra sans doute travailler "plus juste" et très probablement sur le volet alimentation où j'ai sacrément péché ce mardi.
Une nuit plus tard, je ne suis plus agacé et je pense déjà au prochain ultra. Les prochains 6h ou 24h sibylles sur le site UMF sont à une demie-journée de route. Je ne suis pas prêt à faire autant de bornes pour assouvir mon plaisir de courir. Je devrai donc attendre les 24h d'Albi en octobre ce qui me laisse amplement le temps de m'organiser une prépa de fou!
Là, tout de suite, l'heure est plutôt à la récupération (plus de 7000 calories consommées hier).
Jeudi donc je viendrai me mêler à vous uniquement pour le plaisir de vous retrouver à l'échauffement
 
Arnaud, le hamster loco