GRC-Bogomiles (25 octobre)
Grand Raid Cathare - Trail des Bogomiles 105km 4500m D+
Après un succès en octobre 2017 qui me servait de course qualificative pour La Réunion, j’ai remis le couvert cette année entrainé par mon collègue Philou qui souhaitait faire son 1er 100 bornes.
Je me sentais moins entrainé physiquement mais prêt mentalement. En théorie le mental sur un ultra compte pour plus de 50% dans la réussite.
J’étais tellement confiant, que 6 jours avant la course, je me fais un A/R Juzet - Cagire (15km 1330m D+) qui va me laisser des traces dans les muscles jusqu’au départ (un peu débile le gonze).
Nous voilà donc jeudi soir avec Philou au retrait des dossards à la salle du Dôme de Carcassonne avec vérif complète du sac et du matos obligatoire, ils ne badinent pas avec la sécurité sur le GRC.
Nous avons l’agréable surprise d’apercevoir Antoine Guillon de retour du Grand Raid de la Réunion en pleine dédicace de ces livres.
Une petite bière pour la réhydratation et nous voilà de retour chez nos hôtes pour un bon repas et une bonne nuit sans stress puisque le départ n’est qu’à 9h à la Porte Narbonne de la magnifique Cité.
8h40, nous voilà devant la Porte du départ avec déjà une belle ambiance rythmée par des tambours et un très beau levé de soleil sur la cité.
Petit clapping traditionnel suivi des consignes de course et lâché de fauves à 9h pile.
Contrairement à mes 2 dernières courses ou on lâchait des fous furieux, je trouve le départ très raisonnable, on sent bien que chacun mesure l’effort à accomplir pour être Finisher.
Avec Philou, on décide de courir ensemble jusqu’au 1er ravitaillement du Lac de la Cavayère Km 6.
J’arrive comme d’hab, plutôt en fin de peloton mais je ne fais pas d’arrêt. Je suis parti avec 2L d’eau qui vont m’amener au 2e ravito à 18km.
Philou étant en sous régime, je lui lâche la bride et lui donne rendez-vous à l’arrivée (Il aura surement 2 ou 3h d’avance).
Je lui rappelle qu’à la base de vie du château d’Arques au 50e km, Thérèse et Charlotte nous attendent pour l’assistance personnelle et un petit massage (Ca c’est vraiment cool).
A partir de là, on entre dans la fable du Lièvre et de La Tortue.
Nous attaquons des crêtes magnifiques sous un grand soleil puis redescendons jusqu’au 2e ravito de Molière km18.
Je retrouve Philippe (Beau-père de Charlotte qui nous héberge), il me dit que Philou est déjà 17’ devant, il file le diable.
Je rempli mes 2 poches à eau et je mange quelques TUC trempés dans de la Soupe, c’est une tradition que je respecte.
C’est reparti pour 13km. Je garde un bon rythme de marche dans les montées et une petite foulée dans les descentes. Pas de plat ici, on monte ou on descend c’est plus simple.
J’atteins le 3e ravito de Caunette Km33 en 5h40, je suis sur mon rythme de 2017 mais 1h derrière Philou. Le sauvage, il ne se ménage pas, il m’a pris 43’ sur 13 bornes.
Il reste la portion la plus dure de cette 1ere partie, 18km jusqu’au Château d’Arques (Base de vie).
J’ai donné rendez-vous aux filles à 18h et je devrais être pile à l’heure, un vrai métronome cette tortue.
Malheureusement dans une descente ou nous étions plusieurs à nous suivre, on voit remonter 2 coureurs qui nous annoncent qu’il n’y a plus de balise !! merde, on nous aurait menti !!
Effectivement, on se retrouve 1km sous la trace…Demi-tour jusqu’à l’embranchement loupé et 10’ de perdues.
J’arrive au Château d’Arques (km52, mi-course) avec 10’ de retard sous les encouragements de Thérèse et Charlotte, elles me disent que Philippe est parti depuis 1’ seulement, je n’en reviens pas.
Mon Lièvre n’arrive plus à s’alimenter, dès qu’il boit ou mange, il vomit. Beurkkk !! C’est un mal classique sur Ultra, le petit n’a pas encore appris à le gérer.
J’espère qu’il va s’en remettre.
En attendant je profite de mes Girls pour un ravitaillement aux petits oignons et un massage sous les rayons du soleil couchant (Trop cool).
30’ sont vites passées, j’enfile ma veste car la nuit va être plus fraiche et j’installe ma frontale que je ne vais pas tarder à allumer.
Je repars confiant sous les encouragements des filles en leurs donnant rendez-vous peut-être à l’arrivée vers 6h du mat si elles ont le courage de se lever.
14km plus tard (dont 10 de montée !!), je rentre dans la salle du 5e ravito de Villardebelle Km65. Philou est encore là, toujours dans le même état, il ne peut pas s’alimenter. Il vient de finir une bière, seul breuvage qu’il arrive à garder.
T’EN VEUX ??
Ben on va éviter…
Aller vas-y, si je te rattrape on fini ensemble, je ne te lâcherais pas 😉…Sympa la Tortue..
Le lièvre s’en va la queue entre les jambes et l’estomac toujours remué.
Tucs + Soupe, le plein d’eau et c’est reparti dans la belle nuit étoilée.
A mi-parcours entre Villardebelle et Greffeil (6e Ravito au km75) j’aperçois 3 lumières rouges que je rattrape assez vite.
Mon Philou est calé derrière un couple, il est au ralenti, il me faut être à sa hauteur pour le reconnaitre.
Il a une tête déconfite, j’essaie de lui parler avec quelques mots gentils !!
ALLER GROSSE FAIGNASSE, tu vas me suivre jusqu’à l’arrivée. « Oui Mon Seigneur j’essaie, mais tu sais je ne parle pas trop ».
Je ralenti légèrement mon rythme précédent en augmentant quand même le sien, on arrive à Greiffeil après qu’il ait laissé quelques flaques par ci par là.
Au ravito, j’essaie de faire manger le gamin et on repart pour 8km, 4 de montée et 4 de descente sur un terrain difficile.
Mon Philou s’accroche, on reprend un du 168 bien comptant de nous trouver pour papoter jusqu’au km80 ravito de Ladern sur Lauquet.
Rebelotte, mon Philou vomit avant d’entrer dans la salle, il vomit en sortant de la salle et c’est reparti pour 12km jusqu’au dernier ravitaillement.
Philou n’aime pas les Ravitaillements, ça le fait vomir !!
Aller mon Philou, c’est le dernier et après c’est la Cité et la bonne Bière.
On passe le dernier ravito comme d’hab, je ne vous décris pas le tableau.
Je ne sais pas si c’est l’odeur de la bière ou les 3 quartiers d’orange qu’il a réussi à manger mais à la sortie du dernier ravito, mon Philou retrouve de la pêche (à retenir, Bière proche + Orange = Pêche).
Il se met en tête du Trinôme et nous amène jusqu’à la cité.
A la cité, les panneaux des courses sont dans tous les sens, on suit quelques drapeaux qui nous font faire les magasins encore tous fermés mais le shopping matinal n’est pas désagréable.
On arrive sous une arche d’arrivée ou un gentil organisateur nous dit que ce n’est pas la notre et qu’on doit faire le tour extérieur de la cité pour ressortir par la porte opposée et aller jusqu’à la salle du Dôme.
Au pied de la cité, toute la famille et amis sont là…c’est trop sympa de s’être levés pour nous, ils nous accompagnent jusqu’à l’arrivée.
S’en suivent dans l’ordre, MEDAILLES, PHOTOS, EMBRASSADES et BIERES.
Nous sommes 2 Finishers heureux en 22h16 du Trail des Bogomiles.
JL