Ultra Trail Causses et Vallée du Lot - Le Minéral (15 mai)
Salut à tous,
Je ne sais pas trop comment je pourrais attaquer ce CR tellement j'ai vécu une sacrée aventure ce dimanche 15 mai.
Sur le papier, cet ultra ne parait pas être le plus compliqué 92km et à peine 2000M de D+ entre Gramat et Cahors dans le Lot. Ce n'est pas le plus renommé Je n'ai pas suivi de prépa spécifique type mais je suis prêt pour ce jour J.
Ce sera l'objectif de ce 1er semestre avec Fred (mon pote toujours le même, vous commencez à le connaitre non...).
Arrivée la veille à Cahors pour le retrait des dossards, tout est OK. Je suis ravi de retrouver Philippe le speaker du TMT au micro.
La nuit va être très courte puisque le réveil va sonner à 2h20, pour prendre un bus à 3h30 qui nous amènera à Gramat lieu du départ à 5h, bref tout s'enchaine rapidement mais de façon sereine.
Un petit briefing d'avant course et le départ est donné à 5h02. Sur la ligne, nous ne sommes qu'un 40aine à peine, c'est assez bizarre comme ambiance (presque familiale) mais renforce notre volonté de rester bien ensemble Fred et moi. L'objectif premier sera de finir et j'avais tablé sur 11h30 (bon je peux le dire déjà, je me suis un peu loupé sur les prévisions).
Départ prudent à la frontale, on essaie de se caler une allure tranquille, la journée va être longue.
Les 1ers KM s'enchainent bien, le parcours n'est pas technique et sans grande difficulté mais il s'avérera très casse-patte (pas de longues ascensions et toujours des changements de rythme qui fatigue l'oragnisme).
On profite du lever du soleil et découvrons rapidement le village de Rocamadour accroché à la falaise.
La plupart du parcours s'effectue dans des bois ou chemins ombragés, ce qui nous sera bénéfique au vue de la chaude journée annoncée. On va voir très peu de "civilisation" tout au long du parcours, on est très souvent "au milieu de nulle part"
On part en semi-autonomie, on aura 3 ravitos sur le parcours. On s'alimente et boit intensément (sur les conseils de Philippe et des bénévoles la veille).
Entre le 40 et le 50km, je ressens une certaine lassitude morale, je commence à manquer de motivation, j'accuse le coup mais ça continue à avancer.
On se sait attendu au ravito du 50ème par la femme de Fred qui doit nous amener le repas et une tenue de change. Nous arrivons donc sur Labastide-Murat, on suit un autre coureur, le balisage nous fait zigzaguer dans les rues, et nous passons au milieu d'un vide grenier et progressivement sortons du village, c'est bizarre, pas de ravito en vue.
- "Allo Marie, mais il est où ce ravito ? à l'extérieur du village ?"
- "Mais pas du tout, il est au coeur du village à côté du vide-grenier"
- Pour ne pas choquer ce groupe, je ne vais pas traduire les propos suivants"🤬🤬🤬🤬🤬🤬💩💩💩".
Retour en arrière et refais toi 1 bon KM pour revenir au ravito.
On se pose bien, on en a besoin, on mange, on se change, recharge notre réserve d'eau et repartons après 20/30min de pause.
Mes sensations sont revenues, on sait que le plus dur est à venir. On repart tranquillement, on décide de marcher dès que le chemin monte un peut trop, il va falloir s'économiser. On retrouve des gars sur le parcours qui commencent aux aussi à souffrir (crampes, fatigue...).
La chaleur commence à monter vraiment mais on a de la chance car on reste dans des sous-bois à l'ombre. Il y a même des passages où l'on se croirait dans des forêts de films fanstastiques, très curieux ce paysage.
Vers le 75km arrive le dernier ravito, nos supporters sont là : la femme de Fred et leur fils, ses beaux-parents et aussi Sandie et les filles qui viennent d'arriver de Muret. Ça fait plaisir de voir tout ce monde. On prend là aussi 5/10min pour bien se réalimenter, faire des provisions d'eau. Il reste 20km à peine, on entrevoit le bout !!!
Allez, on se motive et on y va, on se retrouve avec un coureur, Sébastien, avec qui on va faire ces 20 derniers km ensemble.
Mais quels 20 derniers km, on va mettre 4h pour faire ce dernier tronçon, on explose littéralement, entre la chaleur et les 3 dernières ascensions (dont 1 en plein soleil).
On se rafraichit comme on peut au moindre point d'eau, ruisseau, source. Même au pied de la dernière ascension, on s'assoit pour souffler car on n'a vraiment plus beaucoup de jus.
Dernière ascension, dernière descente (je passe les 🤬🤬🤬), on arrive dans les rues de Cahors, une femme de coureur croisée dans la descente nous dit de faire attention car le balisage dans les rues de Cahors n'est pas très visible (des flèches peintes en bleu). OK on se concentre pour ne pas se louper (on a déjà grillé notre joker d'erreur de parcours 😉). On se remet un peu à courir sur ces derniers mètres (pour les photos et vidéos 😉).
Passage de la ligne après 13h41 d'effort. On finit 13 et 14ème sur 28 finishers.
On se tombe dans les bras les uns les autres, nos supporters, les orga.
La bière à la terrasse du bar juste à côté de l'arrivée fera un bien fou !!!
Bilan : nous sommes finishers d'un ultra-trail !!! Quelle aventure !! Nous sommes passés par toutes les phases pendant cette journée : concentré, euphorie maitrisée, lassitude, fatigue... Il va falloir un peu de temps pour récupérer. Je vais attendre un peu pour m'inscrire sur un nouvel ultra (c'est traumatisant physiquement et moralement) mais...
QU'EST CE QUE C'EST BON PUT...!!!!
Je tire vraiment mon chapeau à toutes celles et ceux qui sont passés par cette case "Ultra" (ou autres trucs à la con comme ça), il nous manque vraiment des "cases" (dans nos têtes).
@Sandie : je ne vais pas me lever si tôt aussi souvent que ces derniers mois (enfin, jusqu'à la prochaine 😘😘). Merci encore ❤️❤️
A+
PS 1 : et tout ça pour une médaille et une serviette microfibre !!! Je kiffe 🤣🤣 !!!
PS 2 : merci pour tous vos message le jour J, j'entendais mon tél sonner, je savais que c'était des encouragements de votre part, ça fait plaisir même si on ne les lit pas au moment.
Nicolas