Black Mountain Trail - Black Race (4 juin)
Salut à tous ! A mon tour de me lancer dans une tentative de CR …
Tout d'abord, posons le contexte, cette année, et après plusieurs annulations (Covid, aléas climatiques), le BMT se déroulera début Juin contrairement aux habitudes qui le situaient plutôt mi-Mars.
Déçu dans un premier temps de ne pouvoir affronter la Montagne Noire et le Pic de Nore sous la neige et le blizzard, j'y trouve finalement mon compte. En effet il tombe parfaitement dans la prépa de mon premier vrai objectif de l'année qui se déroulera début Juillet à Luchon. Mais ça, c'est une autre histoire qui fera sûrement l'objet d'un autre CR !
Me voilà donc inscrit sur la Black Race, format intermédiaire de cet évènement avec ses 33km et 2100m de dénivelé positif.
Pour terminer dans la pose du contexte, mon petit a été opéré la veille de la course (tout va bien je vous rassure !) et après une journée à l'Hôpital des enfants, un petit apéro de décompression s'est logiquement imposé. Autant vous dire que le réveil prévu à 4h45 n'était pas vraiment bien engagé…
Nous voilà donc Samedi 4 Juin, il est 4h du matin quand un premier œil s'ouvre et ce malgré un coucher vers minuit et une sonnerie prévue à 4h45. Pas grave ! Vaut mieux un réveil naturel que forcé. Puis comme ça, j'aurais bien le temps de vérifier mes affaires, déjeuner tranquillement et prendre la route sans stress…
Je vous passe les détails et me voilà dans la voiture à 5h30, parti pour un peu moins de 2h de route, avec un coup de pistolet prévu à 8h.
Une amie sur place depuis la veille m'a déjà récupéré le dossard, petit avantage bien agréable.
Il est presque 8h, nous sommes 330 coureurs (pour 800 dossards dipos..) sous l'arche de départ, au pied de l'église de St Amans Soult, qui sera aussi la ligne d'arrivée.
Il fait beau, quelques nuages qui vont rapidement se dissiper et des températures estivales annoncées qui incitent à ne pas trop s'attarder sur le parcours sous peine de risquer le coup de chaleur !
Top départ ! Ça part plutôt vite devant. Quelques centaines de mètres de bitume pour commencer, mais, même sur la route, on prend conscience du profil qui nous attend. En clair, ça va grimper !
On quitte quand même rapidement la route (J'ai pas fait 130 bornes en voiture pour courir sur du bitume !) et on attaque ce qui sera le thème principal de la matinée : des chemins en sous-bois.
Après une première bosse qui nous amène au 4ème km avec 400md+, petite descente sur 2km avant d'attaquer une 2ème bosse pour atteindre le 1er ravito situé vers le km11 où nous approcherons les 1000md+.
Jusqu'ici tout va bien ! Quelques petits groupes commencent à se dessiner.
Les jambes vont bien, le cardio aussi, je m'emballe pas, je me répète sans cesse que cette course n'est pas un objectif en soi, que c'est "juste" une sortie longue dans la prépa.. Mais comme tout répond bien et qu'on est quand même des coureurs, je prends plaisir à accrocher quelques compagnons de course.
1h40 de course. Arrivé au 1er Ravito. Une cabane dans les bois, la Cabane des Chasseurs. Un clown nous accueille ! L'odeur des saucisses en train de griller et des bougnettes (dont la recette est tenue secrète) accompagne un "anti-crampes'" local, que certains qualifieront de gnôle, spoiler, c'est de la gnôle ! Coïncidence ou réel effet, je n'aurai aucune crampe sur cette course…
On nous annonce le prochain ravito 6kms plus loin, 6km de descente.
Je prends mon temps, mais pas trop quand même, il en reste un peu il parait !
Assez surpris mais ma montre n'affiche que 4kms supplémentaires quand je vois le ravito suivant arriver. J'en suis à 2h de course.
Pas de grillades, pas de bougnettes, pas d'anti-crampe... Heureusement ! Sinon on ne finirait jamais cette course !
Je refais le plein des flasques, il commence à faire un peu chaud même si les sous-bois aident vraiment pas mal. Je ne m'attarde pas, je me suis bien alimenté il y a peu…
A la sortie du ravito j'aperçois un copain inscrit sur le 55km, parti 2h30 plus tôt. La veste, le verre de Punch à la main et le pack de glace sur la cheville trahissent une fin de course qu'on redoute tous : la blessure. Entorse au 3ème km, c'est moche.
Ayant pas mal étudier le parcours (beh ouai ça fait quand même 3 ans que je veux la faire celle-là !) je sais qu'on va renter dans le dur. 3 belles bosses sans trop de repos entre chaque…
C'est parti pour la première. Pratiquement 400md+ sur 3kms. On est à peu près à la mi-course et tout va toujours plutôt pas mal. Les jambes répondent bien, pas de crampe, pas de douleur, la moyenne est pas mal, tout se déroule bien.
S'en suit un petit km de descente.
Environ 3h de course pour atteindre le fameux et renommé "Vide trippes", une jolie côte tracée tout droit dans la forêt, 700m de long pour 240md+. Ça va piquer !
(Pour ceux qui connaissent, notre chemin des Territs fait la même distance pour moins de la moitié de dénivelé)
Mode tracteur activé, petite vitesse enclenchée, on grimpe ! Agréablement surpris de doubler quelques quadrupèdes (Mais si ! Vous savez, ces coureurs à bâtons qui vous doublent dès que ça monte !)
Arrivé en haut de ce beau morceau, un coureur avec qui on se suit depuis le début me dira "Chapeau, sans bâtons je l'aurai jamais fait !" Tout fier de cette remarque, je le remercie et part en trottinant. Cette relance l'achèvera, je ne le reverrais plus…
Environ 20km et 1900md+, 3h30 de course. Une dernière difficulté avant le dernier ravito et la descente finale.
Le Pic de Nore. C'est donc au moment d'attaquer cette dernière ascension que le parcours du plus petit format (18km/1000d+ quand même) rejoint le nôtre.
Ils sont en forme, ils vont vite, heureusement qu'un seul coup d'œil sur la couleur du dossard suffit à me rassurer sur mon allure !
Et on sort enfin de la forêt ! Même si on ressent plus la chaleur, il faut bien avouer qu'une vue dégagée fait bien plaisir !
On dépasse les 4h de course quand j'atteints le fameux Pic et son antenne relais si reconnaissable.
Un petit bout de descente et le dernier ravito apparaît. Comme au 1er, les grillades et les bougnettes sont présentent en plus des classiques, mais des crêpes s'ajoutent à tout ça, ce qui donnera lieu à de savants mélanges dont seuls les traileurs ont le secret…
Plus que 5km de descente et ce sera l'arrivée. J'avais réussi à y échapper jusque-là, mais la fatigue, le manque de lucidité ou l'excitation de l'arrivée me feront oublier de lever les pieds et une racine me rappellera à l'ordre sans ménagement ! Grosse chute, réception cailloux, j'ai mal. Je me relève aussitôt, plus de peur que mal. J'en garderai juste un gros hématome sur l'épaule (C'est ma kiné qui va être contente, on est en pleine rééduc de cette épaule !)
Une fin de course assez technique, une descente très ravinée, puis un petit bout de bitume, en montée (!) pour atteindre l'arche d'arrivée !
Je termine en tout juste 5h, j'espérai m'en approcher sans vraiment y croire…
100ème sur 325, 5 coureurs n'ayant pu rejoindre la ligne d'arrivée.
Reste plus qu'à attendre les copains, une bière et une barquette de frites à la main…
Une course très agréable (Faut pas la faire pour les paysages par contre ! Grosse majorité de sous-bois), une belle organisation, des ravitos vraiment sympas et de très bonnes sensations de bon augure pour la suite de la saison !
J'espère que vous aurez pris autant de plaisir à lire ce CR que j'en ai pris sur ce Black Mountain Trail et à bientôt pour de nouvelles aventures !
A+, Guilhem.