Ironman Nice (25 juin)
Hello les Taras,
Nice c’est un projet de 2017-2018 raccourci pour canicule en 2019 ,reporté a de multiples reprises pour Covid et autre,…bref content d’avoir pu enfin faire cette course. Quand je m’étais inscrit pour 2019, l’objectif était d’être finisher tout comme à Vichy l’an dernier. Cette année à Nice le but c’était moins de 11h et si possible le record de Yaya. La prépa s’est bien passée et vu les sorties que je faisais en fin de prépa j’ai même rêvassé un peu aux 10h30.
Cette idée est même devenue obsédante au point de plus pouvoir penser à autre chose depuis 1mois. J’étudie et je ressasse sans arrêt le parcours, de plus en plus tendu, difficile de dormir, je me suis mis une pression de dingue avec cette course. Je commence à rêver que je ne sais plus nager (comme quand on est gamin, qu’on est poursuivi par un monstre et qu’on peut pas courir….ça rappelle un truc à certain ?).
De plus en plus peur du problème méca aussi. J’amène le vélo à la révision :
-pourriez me regarder la chaîne SVP ?
-mais on l’a déjà fait la semaine dernière johan
-oui mais j’ai fait 40 Km quand même cette semaine
Du coup je comprends qu’il ne m’ait pas pris au sérieux quand je lui ai dit que la cassette, toute neuve, montée il y a 3 semaines, me paraissait « bizarre »
-y a des bruits louches vous trouvez pas ?
-Bah non pas de bruit
Bref bien stressé le gars, irritable et tout. Mon entourage me dit que je deviens bien jobard avec le tri… Pas faux.
Heureusement la course arrive.
Après les encouragements d’avant course avec charly, on s’élance dans une mer claire et calme. La nat est un régal. On part dans le SAS 1h 1h2. Je trouve rapidement un groupe de nageurs et je vais leur coller aux chevilles toute la nat. Bon fielling, étonné par le temps à la sortie de l’eau, ça se présente bien.
On se met en jambe sur les 10 premiers km du vélo. Les difficultés commencent vite et dès les premières pentes je sens que j’ai pas de super jambes. J’avais projeté 220W sur le plat, 240 250 en montée et au moins 90 trs/min. Je vois vite que ça va pas le faire. Impossible de tenir les allures de l’entraînement. A mi parcours le vent se lève, pas gros 20-30 km/h, mais de face et ce sera comme ça jusqu’à la fin. On approche du km 120, il reste 1 km de montée puis 40km de descente et 10 de plat. Je suis à 4h27 de velo, j’avais prévu de passer au km120 en 4h20…je suis à peu près dans les temps, ça peut le faire. Et là CLAC, gros bruit sur l’arrière du vélo, je pédale dans le vide. Au début je pense avoir pété la chaîne. Finalement c’est la cassette qui tourne dans le vide. Je viens de passer un ravito, je fais demi tour. Pas d’assistance vélo sur place. Les types me disent que j’ai pété le roulement, pas possible de réparer… Je m’assois 1 ou 2 min, au fond du trou. Des années que j’attends cette course et je vais abandonner comme ça. Je démonte la roue, la cassette tombe par terre, pas fixée en fait ! évidemment personne n’a de clé de serrage. Je la remets, je tape dessus comme une brute et là CLIC, miracle ça remarche ! Je repars prudemment. J’ai perdu 10 min, je suis vert. J’espère que ça va tenir. Je fais les 40 km de descente en appuyant que quand c’est nécessaire, position aéro à bloc, le moins de freinage possible, je soigne les trajectoires. Pour les 10 derniers km, je mouline prudemment sans changer de rapport. Enfin je suis sur la promenade, j’espère que ça va tenir, y a un gros vent de face maintenant, faut que j’appuie sur les pédales, pas le choix.
Je débute la CAP après 7h08min. Allez ça peut encore le faire, la marathon en 3h50 ça peut le faire. Je pars en 5’20 5’30 sur l’aller mais sur le retour le vent souffle très très fort de face (50km/h), j’essaye de rester en dessous de 6 au kilo. 9h04 au semi, allez c’est le money time, faut pas craquer. J’ai l’impression de faire un bon 3eme tour mais je suis à 10h04 pour le début du dernier, c’est mort. Je continue quand même pour boucler la CAP en moins 4h. Voila 11H05. Content mais un peu d’amertume, sans ce problème méca ça passait. Mais y a pas que ça quand même, j’ai perdu beaucoup d’énergie avec ce stress pré course, c’est un peu ridicule , surtout à notre petit niveau, mais peut pas faire autrement.
Bref j’ai quand même le T shirt Finisher, assez sympa cette année. Le classement est pas mal aussi, 198 sur 1792 partants, chui content.
Le parc d’arrivée est un peu cheap mais y a des massages. Petit parc arboré avec des jolies Kiné, 2 par table, une qui masse le dos l’autre les jambes avec plein de crème…ça me plaît. Je prends mon ticket et me pose dans un transat avec une bière…je m’assoupis un peu , ça va être le meilleur moment de la journée !
Et là c’est un gros barbu qui me réveille : à nous deux
-bein c’est que non…moi je préférerais passer avec ….enfin bon OK
Je m’allonge, je le préviens quand même, je suis un peu fatigué, avec un massage je vais peut être m’endormir
-Ha non pas de risque, un bon massage ça doit faire mal !
Et là le type m’enfonce les doigts dans les muscles des cuisses jusqu’au fémur, je gueule comme un putois alors que mes collègue d’à coté se font masser tranquille avec un sourire béat et un petit filet de bave au coin des lèvres.
Il commence à se faire tard et je vais récupérer mes sacs de transition et mon vélo. En sortant du parc je donne 2 coups de pédale et paf la cassette repète...Malgré tout j’ai vraiment eu beaucoup de bol de terminer cette course
Pour finir la journée ce sera pizza Bière Avec Charly et Céline. Heureusement qu’ils étaient là, Celine et sa bonne humeur permanente. Charly et moi on avait un peu de mal a desserer les maxillaires avant la course. Désolé pour lui c’est dur d’abandonner sur ce type de course quand on s’entraîne depuis des mois. Mais il est costaud notre président, il le fera Nice un de ces 4, Nice ça se prépare sur plusieurs années !
J’en profite à nouveau pour remercier notre super club et les personnes qui donnent de leur temps pour le faire tourner, c’est super faut rien changer.
Pour ma part je vais prendre un peu de recul avec Ironman, j’en ai marre de rêver que je sais plus nager ! J’y reviendrais parce ce que c’est la distance qui me va bien, pas besoin de cardio et de vitesse, faut juste rien lâcher et tenir, ça je sais faire. Faudra que je change ma manière psychologique d’aborder les choses mais y a un truc que je changerai pas c’est mon lait Van-houten du matin !
La bise à tous