Triathlon des neiges Vautour Man par JayJay
Bon, suite à la pression populaire de Nicom, et profitant du fait d’avoir un peu de temps à cause d’une contracture aux adducteurs (contractée en ouvrant un bidon entre mes cuisses… ça, c’est les grands sportifs !!!), je me lance dans le CR du triathlon des neiges-Vautourman.
D’abord, posons le concept : 9km à pied, 19km avec 1000mD+ à vélo pour monter le Soulor et 4 ou 11km (parcours S ou L) de ski de fond.
Ensuite, la genèse : ça fait quelques années que je regarde le biathlon (merci Martin Fourcade !) et que je suis attiré par le ski de fond. Il y a 2-3 ans, je me lance enfin avec un collègue pour une journée à Nistos : comme prévu, ça à l’air facile à la télé mais en vrai… pfff ! Bon, c’est pas grave, j’accroche !
Un hiver à bricoler 4 ou 5 fois par an à Beille, Nistos ou au pont d’Espagne et surtout un joli cadeau à Noel de la part de ma petite famille : 1h de cours qui pose les bases (euh, juste les bases alors ! parce que je ne suis pas le roi du skating, dixit le moniteur !). Mais bon, je ne progresse pas des masses et décide d’investir dans l’équipement complet (on ne changera pas le vélo cette année !) et surtout dans les fameux skis roues !!! Grâce à ça, je me fais une séance par semaine autour de la maison et progresse bien… Faut quand même aimer les chutes sur l’enrobé et avoir l’air un peu idiot en traversant le village!!!
Bon, me voilà prêt pour une course de ski de fond. J’avais repéré le concept de triathlon des neiges et ce sera parfait pour débuter !
La date approche et y a pas strop de neige… c’est plutôt emmerdant ! Les organisateurs sont bien emmerdés mais maintiennent le ski de fond sans certitude avec un changement de col : ce ne sera plus le Soulor mais le col de Couraduque (16km et toujours 1000 de D+ ! On gagne pas au change j’ai l’impression !)
Me voilà, donc samedi matin avec tout mon attirail (trifonction Tara, chaussures de cap, vélo, casque, lunettes, chaussures de vélo, ski, bâton et chaussures de ski…) à distribuer à la première transition à Argelès-gazost (au parc animalier pour ceux qui connaissent) puis à la seconde, en haut du Couraduque (pour ceux qui suivent !) pour ensuite redescendre en bus (géré par l’orga) à Argelès.
L’ambiance est détendue au départ même si je sens bien qu’il y a une proportion plus importante que d’habitude d’avions de chasse à s’échauffer autour de moi ! Nous sommes une soixantaine plus une dizaine d’équipe en relais avec pas mal de désistement dont deux de muret cyclisme…pfff, ça vaut rien !
Il fait doux pour la saison, couvert mais le temps est, pour le moment, idéal.
C’est parti pour les 9 bornes à pied en aller-retour sur la voie verte. J’avais décidé de partir cool entre 12 et 13km/h car je me lance dans 3h de courses. Je me retrouve rapidement seul en chasse patate, me cale à 4:30 au kilo car c’est parti vite devant ! Je n’ai pas trop le temps de cogiter que je me retrouve déjà à la première transition au bout de 40mns, c’est passé super vite. Je suis frais, presque trop, à peu près en milieu de course : tout va bien.
Transition à la jayjay, pépère et lente, on n’est pas pressé : il s’agit de ne pas oublier mes barres de céréales ! J’enfile mon fidèle sac de trail (ou à parachute selon Chris !), enfourche mon vélo et me lance dans l’ascension…
Première partie plutôt roulante, je double 2 concurrents pour aborder les 6 derniers à 8% : ça casse un peu les jambes. Je me fais doubler par deux relayeurs et double deux autres concurrents dont un qui devait être bloqué sur le grand plateau tellement il en chiait ! Je mange (je ne pourrais plus le faire en ski…), je bois et il y quelques grappes de supporters ici et là et des bagnoles de l’organisation qui double en klaxonnant : ça fait du bien. Cette seconde partie est super sympa et je me régale à regarder la position des autres participants dans les lacets… comme au tour de France ! Le temps est toujours top et normalement, je dois toujours être en milieu de tableau. Je mettrais 1h15 pour faire la montée comme je l’avais prévu…
La seconde transition comme dans les triathlons normaux est plus compliquée. Même si j’en ai encore sous la pédale, je suis à deux doigts de la crampe en enfilant les chaussures de ski et m’interroge en entendant que le parcours de ski a été modifié : il faut trottiner avec l’attirail du skieur dans la neige boueuse jusqu’à trouver suffisamment de neige pour chausser !
Je m’élance du parc à vélo avec deux autres skieurs, le premier décide de l’endroit ou chausser, je le suis : bien sûr les chaussures sont pleines de neige et autres merdes et je galère pour chausser… quand c’est fait, problème : je n’arrive pas à glisser sur ce gloubi-boulga de neige et en pleine montée en plus : après le vélo, je me sens comme un canard sur des skis ! Je lève la tête, les deux autres n’ont pas trainés et me retrouve encore seul… pas tout à fait : la pluie s’invite ! Une pluie bien froide et je suis en habit de printemps…
Finalement, après avoir oublié la pluie, je vais trouver mon rythme… mais que cette montée est longue avec des passages au pas sur une vingtaine de mètres, sans pouvoir faire du skating pour ne pas abimer les skis sur la terre et les cailloux.
Une fois gagné un peu d’altitude, le flamby de neige quoique toujours aussi inskiable, est moins rare et je commence à réaliser que ça y est : je fais une course de ski de fond ! Putain que c’est bon !
Après 2-3kms de montée et 1 km de plat, arrive une intersection avec du monde :
« -Qu’est-ce que tu fais ? Tu fais le S ou le L ?
-Le L bien sûr, je suis un Tara !
-Ok, c’est à droite ! »
Et me voilà, relancer dans une nouvelle montée ! Putain que c’est bon !
Ce sera finalement, 3kms en aller (montée) retour (descente) au milieu des sapins pour revenir à l’intersection :
« allez, cette fois, on déchausse, le classement est pris ici, la descente se fait à pied car trop dangereuse. »
Je descends sous la flotte, les skis à la main et les doigts gelés pour franchir la ligne d’arrivée avec d’autres concurrents qui se sont arrêtés au premier passage de l’intersection et qui ont donc fait 3kms de moins que moi…
Je fonce à la voiture pour mettre le chauffage, récupérer le vélo, me changer : arrivée un peu tristounette !
Je récupèrerais en regardant la France mettre une branlée aux rosbeefs accompagné d’une tourte de chez Gillou !
Le classement n’est pas terrible : 22eme/26 sur le parcours L pour un temps de total de 03h06 ! J’aurais peut-être dû envoyer un peu plus à pied et à vélo ? Le niveau est-il élevé ? Je me console en me disant que si je m’étais arrêté au S, j’aurais fini entre 10 et 15eme sur 32…
Je me suis quand même bien régalé et l’an prochain, je repars, c’est sûr ! Avec de la vraie neige et un ou plusieurs Taras peut-être… je sais que de toute façon, il faudra ramener le stock de tourte à Julie !
CR un peu long mais toujours moins que celui de Millau !